Il faudrait peut-être rappeler qu’après le départ, en 2013, du faiseur du roi des élections présidentielles de 2011 de la mouvance présidentielle, le parti au pouvoir a fortement encouragé des scissions et dissidences au sein des grands politiques du pays.
Cette manœuvre que les opposants de l’époque avaient qualifié de « concassage des partis politiques », devait sécuriser la réélection du parti au pouvoir en 2016. Jamais le Niger n’a connu un climat politique aussi délétère, accompagné de fortes allégations d’achat de consciences et de ralliements « monnayés » d’opposants.
Les élections de 2016 se sont finalement déroulées dans des conditions ubuesques. Le candidat arrivé en seconde position ayant organisé sa campagne du premier tour depuis sa cellule de prison, avant de boycotter le second tour, comme tous les autres partis de l’opposition.
Les élections présidentielles de 2020-2021 font partie de celles qui ont été le plus contestées, depuis l’amorce du processus démocratique, en dépit du transfert du pouvoir, tant clamé, d’un civil à un autre.
Par ailleurs, le nombre de ministres dont les fortunes sont estimées à des centaines de millions, voire de milliards pour certains, est assez illustratif du mode prédominant de gouvernance de la VIIeme République. Un mode de gouvernance que le Président Bazoum Mohamed, pris en otage par la frange radicale de son parti, n’a pas réussi à changer véritablement, à la hauteur des attentes et impatiences des populations de plus en plus démunies. Peut-on devenir immensément riche, en l’espace de quelques années, rien qu’en gérant un pays qui est régulièrement classé parmi les plus démunis de la planète ?
Quid des stigmatisations et emprisonnements de paisibles citoyens, dont le seul tort serait de dénoncer les penchants neo-patrimoniaux des cercles influents du pouvoir et leur incapacité à prendre en charge les problèmes existentiels des populations et à garantir leur sécurité.
Et les manifestations qui ont été organisées récemment un peu partout dans le pays, démontrent bien que toutes celles qui ont été interdites durant de longs mois, voire des années, visaient surtout la restriction de l’espace civique programmée pendant le second quinquennat de la VII eme République.
A quelle démocratie fait-on donc allusion concrètement ? Pourrait-on réduire et résumer la démocratie à la seule disposition des dirigeants de nos pays à protéger et promouvoir les intérêts des puissances extérieures ? Le besoin de contrôler un territoire stratégique, à cheval entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord et qui est depuis quelques années la principale route de l’immigration du Sahel vers l’Europe, saurait-il justifier la cynique programmation de la mort d’une partie de ses citoyens ? Toutes les ressources du sol et sous-sol du territoire nigérien, valent-elles la vie d’un seul de ses citoyens ? Ces questions méritent d’être posées aux élites politiques occidentales, qui ne se sont jamais inscrites dans le registre d’hiérarchisation des cultures et des vies humaines justifiant la condescendance, le mépris, le paternalisme et la cruauté de ceux qui tirent les ficelles du projet d’agression militaire du Peuple nigérien.
Il est en effet encore temps pour les élites politiques françaises, européennes, occidentales, éloignées des réflexes suprémacistes, néocoloniaux, de se désolidariser du cynique projet d’agression du Peuple nigérien et de la déstabilisation de la sous-région à long terme.
Le dialogue demeure l’unique option d’une issue non seulement paisible, mais aussi crédible et favorable à une recomposition du paysage politique, plus conforme aux réalités et défis socio-politiques et économiques du Niger et de son Peuple.
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